Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/570

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lumières viennent jetter du jour sur les différentes parties d’une scène aussi bizarre que peu attendue. Représentez-vous d’abord le comédien Bersac à moitié nud, tenant d’une main mal affermie deux flambeaux, dont les reflets fâcheux ne servent qu’à lui faire voir un homme également nud, remplissant auprès de madame de Bersac, des devoirs conjugaux qui n’appartiennent qu’à lui ; et moi qui me suppose dans le sein de cette amie, moi qui viens à la hâte y chercher des secours, serrant, embrassant de toutes mes forces… qui ?… Clémentine… cette malheureuse Clémentine, compagne d’une partie de mes infortunes, et que je venais de laisser gémissante au fond des prisons de Madrid.

Comment vous rendre ici les sentimens divers qui nous agitèrent tous à-la-fois ? de quelles expressions se servir pour vous peindre Bersac, frémissant de rage du forfait trop certain qu’il éclaire ; sa femme appercevant son erreur, jettant des cris de désespoir ; le malheureux qui fait leur