Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/576

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est reconnue… Et vous, monsieur, dit-il à l’Alcaïde, permettez que je ne voye qu’un ami, dans l’époux d’une des femmes de la terre, que Léonore aime le mieux ; embrassons-nous, et que tout s’oublie. — Oh ! monsieur, vous êtes charmant, vous êtes charmant, dit Clémentine, avec sa délicieuse vivacité, devenue plus agréable encore par son joli accent dans les mots français, oui, vous êtes charmant ; voilà comme un galant homme doit prendre les choses ; mais pour achever de nous prouver votre estime et votre pardon… il est tard, passons le reste de la nuit ensemble, et permettez-nous de vous offrir à déjeûner, nous y rirons tous d’un événement qui, dans le fond, ne fait mal à personne ; oui, nous nous en amuserons jusqu’à l’heure fatale qui vas nous séparer pour jamais, sans doute. La proposition s’accepte, Bersac se décide, son épouse se console, on rappelle Brigandos, contusioné du choc dont il a culbuté le comédien ; tous deux s’embrassent avec un peu moins de brutalité ; je saute dans les