Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/591

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jouais Zénéïde, je reçus le soir au foyer des vers charmans, et une invitation de souper des plus pressantes… Ah ! me dis-je alors, au comble de mes vœux… Voilà donc les seuls écueils contre lesquels je puis briser à présent… Courage,… tant qu’il ne m’en restera que de cette sorte, j’en triompherai facilement. La décence et la politesse décorent au moins ceux-ci. — Je n’ai plus de violence à redouter. Ne voulant point me faire d’ennemis, je refusai, d’après le conseil de madame de Bersac, avec autant d’honnêteté que de reconnaissance ; cela fit bruit, je n’en fus que plus accueillie le lendemain. Je gagnai à Bayonne autant qu’il me fallait pour dédommager mes amis des frais qu’ils avaient faits pour me faire paraître avec éclat sur la scène, mais ils ne voulurent jamais rien accepter ; je fus obligée de leur céder sur ce point, et ce ne fut qu’à Bordeaux, où madame de Bersac voulut bien recevoir de moi pour cinquante ou soixante louis de parures.