Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/61

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enterrer dans la paroisse voisine de ce Château. Le fossoyeur est un drôle qui m’a des obligations ; il vous placera dans un caveau dont je serai maître. La même nuit j’irai vous en retirer, et nous gagnerons promptement la Sicile… Mon projet vous répugne-t-il ? — Il est un peu violent… Un malheur imprévu… un oubli… — Ô juste ciel ! tous ces cas sont-ils présumables avec l’amour que vous m’inspirez … Seroit-ce pour vous laisser là, que j’entreprendrai une telle chose ? J’irai vous en arracher, tous les périls possibles dussent-ils se présenter à moi. — Soit, mais il faut tout prévoir en pareille aventure, une fois déposée dans ce caveau, s’il vous arrive un accident à vous même, l’infortune est toujours sur la tête des hommes, elle y peut cheoir à tout moment, possédant seul votre secret, vous voyez bien que je risque tout. — Le fossoyeur ne sera-t-il pas dans la confidence ? Est-il possible qu’il n’y soit pas, et s’il m’arrivait quelque chose dans cet intervalle, n’irait-il