Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/90

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que là, la récompense de mes soins. — Ô ! Dom Gaspard, je me fie à vous, je vous crois incapable de me tromper, vous rendez la vie à une malheureuse, comptez sur ma reconnaissance, et dès l’instant nous ne travaillâmes plus l’un et l’autre qu’à tout ce qui pouvait assurer notre projet.

L’entreprise n’était pas aisée, indépendamment de la jalousie de Duval, nous avions encore à redouter son crédit dans la ville et dans les environs ; Dom Gaspard pour passer d’Alexandrie au Monomotapa, n’avait que la facilité des caravannes qui partent du Caire ; il fallait d’abord remonter le Nil jusqu’à cette capitale de l’Égypte, se joindre à la caravanne, la suivre, tout cela était lent, le consul pouvait nous faire arrêter.

Nous imaginâmes donc un stratagême assez bisarre ; le jeune Portugais avait à son service un nègre à-peu-près de ma taille et de mon âge ; nous convinmes qu’au moyen d’une composition de laquelle Gaspard avait le secret, on me noircirait le vi-