Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 3, 1795.djvu/91

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sage et les bras, et qu’ainsi peinte, je partirais secrettement avec ce jeune nègre dont je passerais pour le frère, que tous deux, nous remonterions le Nil, et irions attendre Gaspard au Caire qui s’y rendrait exactement la veille du départ de la caravanne, que restant par ce moyen après moi à Alexandrie, il serait à portée et de rompre les recherches de Duval, et de me rendre compte des effets plaisans de ma fuite. Nous décidâmes également qu’en partant secrettement pour le Caire, je ferais recevoir une lettre à Duval, qui lui dirait que ne voulant point écouter son amour, que ne le pouvant pas, je me déterminais à le fuir, que je me rendais à Damiète, où un négociant de ma connaissance que j’avais interessée par lettre depuis mon séjour en Égypte, m’offrait les moyens de repasser en Europe, et qu’aussitôt que j’y serais, je lui ferais tenir l’argent qu’il avait déboursé pour moi ; par ce moyen, Duval inquiété sur deux endroits, puisque assurément il soupçonnerait aussi mon évasion