Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/118

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mon petit orgueil en était flatté ; cette aventure m’a fait naître une idée sur cette petite Sophie que vous me fîtes voir à Orléans… Elle est jolie, mes anciens amis s’offrent à la prendre et à la former si vous le trouvez bon ; il me semble que cela lui vaudrait mieux qu’un couvent, et quand on possède une figure comme la sienne, n’est-il pas infiniment plus sage d’être utile aux hommes qu’inutile à Dieu ? Si ce projet scandalise pourtant la farouche vertu de ma jolie maman, je lui offre une place chez moi dès que nous serons établis ; quand on est jeune, il faut travailler, faire une pension à cela pour prier Dieu et médire au fond d’un couvent, c’est en vérité de l’argent mal employé. Je ne prétends pas refroidir votre compassion, mais si cette petite fille ne veut rien faire, en vérité je l’abandonnerais sans scrupule. Je vous l’ai dit, je ne connais rien de pire que de favoriser la fainéantise ; c’est blesser les loix de la société, c’est les enfreindre toutes.

Vous vous déciderez et me donnerez vos