Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/127

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être. Il a ajouté qu’il reviendrait bientôt avec son ami, et il est remonté dans sa chaise.

Si j’ai fait quelqu’imprudence, daignez me le dire, madame, afin que je la répare de tout mon pouvoir ; mais ne m’abandonnez pas je vous conjure, je n’ai que le Ciel et vous pour appui, qu’il me soit permis de les implorer tous deux… qu’il me soit permis d’attendre de tous deux un peu de repos après tant de malheurs ! J’ose me jetter aux pieds de mademoiselle Aline, et lui présenter mon respect… Heureux instans où je pus l’appeler ma sœur, douce illusion, comme vous vous êtes évanouie… il y a donc des êtres dans le monde qui ne sont nés que pour l’infortune et la douleur !… Que deviendraient-ils si l’espoir consolant d’un Dieu juste ne venait adoucir leur tourment ! Mais hélas ! ma jeunesse m’effraye, ce qui ferait le charme d’une autre, fait le malheur de la triste Sophie. Combien d’années je puis encore souffrir sur la terre, heureux ceux qui