Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/149

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famille ; je t’aurais fait goûter le plaisir des Dieux[1], il ne te reste plus que ma femme. Tu ne saurais croire l’envie que j’aurais de te voir flétrir les palmes de la vertu conjugale dont cette fière épouse est si orgueilleuse… Veux-tu que je hazarde la proposition ?… Tu joueras vingt-quatre heures l’amant passionné, et si on ne se rend pas,… ce qui est vraisemblable, j’arriverai à ton secours… Ah ! laisse-moi rire de l’idée, je t’en prie, il me semble que c’est une des plus folles que j’aye conçue depuis long-temps ; oui, je voudrais te voir l’amant de ma femme ; en attendant prépare-toi au voyage projetté, mille raisons toutes meilleures les unes que les autres, font qu’il devient indispensable de prendre au plus tôt un parti sur Sophie ; nous nous consulterons en route sur la manière d’y procéder, car pour le plan admis, je

  1. Allusion aux insestes multipliés des divinités du paganisme.