Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/166

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quand c’est moi qui vous l’affirme ; elle a voulu avoir près de vous des couriers perpétuels,… elle les a eu,… et enfin elle les a cru ; vous avez su quel était son désir, et vous me connaissez assez pour être sûr que si ce désir eût pu être satisfait… il n’eût assurément pas trouvé d’obstacles de ma part. Mais que de dangers ! vous ne doutez pas, j’espère, que nous ne soyons observés. Jugez des suites par ce que vous venez d’éprouver… Ô mon ami !… l’illusion ne nous est plus permise ;… des propos ;… des indiscrétions,… des informations secrettes, tout jette un jour affreux sur cette terrible aventure,… et telle est notre malheureuse position,… qu’il ne nous est permis, ni d’éclater, ni de nous plaindre… Deshonorerez-vous le père de votre Aline ?… flétrirai-je le nom de mon époux ?

On n’a pourtant pas eu l’audace d’exiger des plaisirs, après avoir donné de telles peines. Et en vérité l’on a bien fait… Je crois qu’il me serait impossible de dissimuler davantage.