Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/172

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ce soir-là, ni feu, ni apparence de lumière dans les petits appartemens de monsieur, où l’on s’était tenu la veille et le jour d’avant ; mais ce qui me surprit beaucoup, ce fut de voir à plusieurs reprises différentes des lumières aller et venir par les meurtrières[1], qui donnent près des souterrains, je m’y portai le plus près possible, au point de n’avoir plus entre elles et moi que le fossé ; mais je n’entendis jamais rien ; le silence fut tel dans le reste de la soirée, que je crus tout le monde parti ; cependant en me retirant je fis veiller deux hommes autour du château, comme j’avais fait la veille ; leur rapport fut que le silence avait été le même.

  1. Embrazures de canon, fréquentes dans les châteaux-forts. Quelques-unes servaient pour la simple mousqueterie, et celles qu’on voit dans les anciennes forteresses, avant l’invention de l’artillerie, servaient ou pour les archers, ou pour observer l’ennemi.