Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/176

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vous ne vous soyez pas fait de mal ». Mais elle n’a jamais souri, elle n’a jamais pris la moindre part à la grosse gaieté de la vieille, qui au bout d’un instant, lui a dit brusquement : « allons, remontons, rien ne vous égaye, vous me feriez mourir avec votre tristesse » ; et la jeune fille est remontée en soupirant.

Plus il paraissait de conformité entre cette voyageuse et Sophie, plus j’ai questionné mon ami, mille choses prouvent que c’est-elle, mille autres le démentent absolument,… s’il y fallait parier ma fortune, je la hazarderais pour vous convaincre que ce n’est pas elle ; ou si c’est elle, c’est donc par les airs qu’elle est sortie du château ; sans l’intime persuasion où je suis que ce n’est pas elle, je serais monté à cheval sur-le-champ et j’aurais poursuivi cette voiture, mais j’ose être si sûr de mon fait, qu’il ne m’est seulement pas venu dans l’esprit de faire cette démarche. Voilà mes opérations, madame, elles sont réglées sur vos ordres, j’en attendrai de