Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/236

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seils les plus sages et les meilleurs,… elle me fit part de ses espérances, de ses projets pour les réaliser ; elle me dit tout ce qu’elle avait fait… les lueurs qu’elle apercevait encore,… les moyens à prendre pour réussir ;… en un mot, à l’en croire, je dois regarder mon bonheur comme sûr cet automne ;… elle m’ordonna de revenir à cette époque… Notre commerce de lettres s’arrangea, nous le réglâmes sur la carte même, en raison des différentes villes où je devais passer ;… toutes deux me firent promettre d’être exact dans mes réponses… Je voulus un instant parler à madame de Blamont, de mes craintes sur l’intérêt qu’elle voulait bien prendre à moi, cela ne pouvait-il pas la plonger dans de nouveaux malheurs… Que n’y avait-il pas à redouter d’un époux furieux, toujours tellement déchaîné contre mes sentimens pour sa fille ? Et je lui peignis de la plus vive manière combien j’étais sensible à tous les maux qu’elle éprouvait pour moi… Elle tourna vers les miens ses beaux yeux mouillés de