Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/258

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je mis sa lettre à la poste, incluse dans une de moi, et j’arrivai seul le vingt-quatre ; je trouvai, comme tu t’imagines aisément, tout le monde dans une extrême désolation, l’accident de notre respectable amie devenait très-grave, le renouvellement du vingt-deux avait eu des simptômes aussi singuliers qu’effrayans, et le médecin me dit tout bas, que si le mieux ne se décidait pas le lendemain, il ne répondait pas trois jours de la malade. Je me gardai bien d’annoncer une telle nouvelle à ton Aline, son cœur ne la lui présageait que trop, comme sa mère m’attendait, disait-on, avec impatience, je m’approchai sur-le-champ d’elle pour lui demander ses ordres, et lui témoigner la part que je prenais à son état. Elle me tendit la main dès qu’elle m’apperçut, et la pressant, oh ! mon ami ! je crains bien que nous n’allions nous séparer, me dit-elle,… mais quand elle vit que je la rassurais, — eh bien ! reprit-elle, quoiqu’il en soit, j’ai voulu vous voir et vous recommander mes dernières