Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/275

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je n’arrivais à son ame abattue, qu’en y agravant le désespoir. Cependant elle s’impatientait ; elle brûlait de revoler près de sa mère :… je fus obligé de l’y ramener, et de laisser ma besogne imparfaite. Celle de madame de Blamont était finie,… nous entrâmes… Aline s’élança dans les bras de l’objet de son cœur : elle lui demanda pourquoi on les avait séparées si long-temps, — des soins. — Ces soins ne sont pas encore nécessaires, reprit Aline, avec humeur, vous n’êtes pas encore au point de les devoir prendre ;… alors madame de Blamont embrassant sa fille avec tendresse, lui dit en versant des larmes amères ; Aline, Aline, il faut nous séparer : et toutes deux pressées dans les bras l’une de l’autre, y restèrent ainsi plusieurs minutes sans mouvement ; mais quand Aline s’en arracha, elle retomba sur le lit de sa mère dans une nouvelle attaque de spasme qui nous fit craindre pour elle-même. Cependant à force de soins, cette tendre fille ne voulant pas perdre les derniers momens qui lui restaient,