Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/310

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celle d’une femme qui dort ; huit cierges brûlaient autour du lit dont les rideaux étaient relevés avec des gros flots de rubans blanc ; deux prêtres modestement recueillis récitaient des prières à basse voix.

Par la porte où nous entrions, le tableau s’offrait à nous en entier… Ta malheureuse Aline ne l’a pas plutôt apperçu qu’elle recule et tombe dans mes bras ;… mais persuadée qu’elle n’a plus qu’un moment à elle, la crainte de le perdre, l’extrême résignation dans laquelle elle est, tout la soutient et nous avançons ; les prêtres se retirent un instant, Aline plus libre se jette aux pieds de sa mère, et les baise tous deux avec respect,… elle se relève, vient sur les côtés, prend chacune des mains tour-à-tour, et y imprime ses lèvres avec la componction de la plus vive douleur,… elle s’approche de la tête, considère un instant le calme pur qui règne sur les traits de cette femme ;… admire la beauté qui s’y peint encore… Ici son ame se déchire