Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/320

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il n’y eut personne qui ne vint se prosterner aux pieds de celle qui leur avait été si chère ; tous la bénirent, tous l’adorèrent… Ô gens du siècle ! vous qui vivez comme le monstre qui la sacrifiât, obtiendrez-vous de tels hommages, quand la parque aura tranché vos jours ?… Aurez-vous, comme cette femme divine, du sein de l’Être-Suprême où l’ont placée ses vertus, la douce consolation de vivre encore dans le cœur des hommes, et de les voir vous offrir le tribut sacré de leur amour et de leur reconnaissance ?

Ces soins remplirent tout le vingt-sept. Le lendemain, à dix heures du matin, le cortège vint prendre le corps pour le rendre à sa dernière demeure ; chacun se disputait l’honneur de porter ce précieux fardeau ; et ses gens ne le cédèrent qu’avec peine aux six plus notables du lieu. Ils l’enlevèrent, et elle arriva à la paroisse, au triste son des cloches,… murmure harmonieux ! devenu plus lugubre encore par les sanglots et les gémissemens de tout ce qui