Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/321

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l’accompagnait ; mais le désespoir devint si violent, quand on la vit disparaître et s’enfoncer dans les entrailles de la terre… Les cris de la douleur furent tels, que les voûtes du temple en retentirent ; on eût dit, que tout ce qui était là lui eût été attaché par quelques liens ;… il semblait qu’ils étaient tous ses enfans, tous la pleuraient comme une mère.

Je revins, et passai, sans doute, la plus cruelle journée que j’aie eue de ma vie : dégagé des soins les plus importans, je n’écoutai plus que mon chagrin… Ô mon ami, qu’il fut affreux ; l’obligation de me contraindre, en repoussant vers mon cœur les larmes que je m’étais refusées en avait ébranlé les ressorts ; toute la machine était affaissée… Je me promenais seul à grands pas dans ces appartemens où régnaient autrefois la décence, la joie douce et l’honnêteté, et je n’y trouvais plus qu’un vuide horrible et des marques de deuil.

Elle a passé, me disais-je, celle qui fai-