Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/333

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tout y noircit l’imagination, tout y inspire la terreur ; et cette horrible maison a plutôt l’air d’une forteresse que d’une habitation de campagne ; on n’y voit que des voûtes, des grilles, des portes épaisses. Dès que nous fûmes entrées, monsieur me dit de faire porter les équipages de sa fille dans l’appartement qu’on m’indiquerait ; mais mademoiselle m’arrêtant, demanda instamment à ces deux messieurs de permettre que je ne la quittasse point. Oh ! parbleu, dit brusquement monsieur de Blamont, elle ne mangera ni ne couchera pourtant point avec vous ; il me semble qu’une fille est en sûreté quand elle est entre son père et l’époux qui doit lui appartenir. — Vous n’avez rien à craindre mademoiselle, dit monsieur Dolbourg, daignez me croire et laissez sortir votre Julie. Aline n’osa résister ; je fus faire ce qui m’était ordonné et revins aussi-tôt dans le sallon ; mademoiselle était assise entre ces deux messieurs, et je sus, qu’à cela près de quelques propos déplacés, parce qu’il était