Page:Sade - Aline et Valcour, ou Le roman philosophique, tome 4, 1795.djvu/39

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écouté les événemens de la vie de cette fille, qui s’enchaînent si singulièrement avec son tort, et qui, par cela seul, devaient l’intéresser ; mais elle ne lui a parlé tout le temps qu’elles ont été ensemble, qu’avec le ton de la hauteur et de la supériorité. La fortune immense qui l’attend, pouvait la mettre à même d’offrir des secours ; elle en eût dû disputer l’honneur à madame de Blamont :… elle n’en a pas même conçu l’idée ; Sainville a réparé ce dur oubli ; son ame infiniment plus sensible, ou sensible d’une tout autre manière, laisse rarement perdre l’occasion d’une bonne œuvre. Peut-être a-t-il la même façon de penser que sa femme sur beaucoup d’objets, mais il n’a sûrement pas son cœur ; madame de Blamont a refusé les offres de Sainville ; elle a dit que Sophie était toujours sa chère fille, qu’elle ne voulait jamais l’abandonner ; et cette malheureuse, toujours intéressante, a dit à ton Aline, en lui pressant les mains avec des flots de