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ADÉLAÏDE DE BRUNSWICK


était à l’âge de vingt-sept ans : la figure la plus aimable, de l’aisance et de la noblesse dans la tournure, de l’agrément dans l’esprit, de la douceur dans le caractère, un cœur ardent, un penchant extrême à l’amour et tout ce qui pouvait en même temps lui assurer les faveurs d’un dieu dont ses beaux yeux offraient l’image.

Le festin ne fut pas plus tôt terminé que l’on se rendit dans la forêt. Des calèches conduisaient les dames ; les hommes à cheval galopaient à côté d’elles. Puis jusqu’au moment du souper, le reste du jour se passa dans de grandes salles très aérées et parfumées de toutes les fleurs que la nature semble n’offrir à l’homme que dans la saison des amours.

Le lendemain, Frédéric ayant demandé à la princesse l’époque qu’elle prenait pour la célébration de son hymen, et celle-ci ayant laissé à son auguste époux le choix d’un jour qu’elle croyait, disait-elle, devoir être le plus beau de sa vie, Frédéric ne mit alors d’autre délai que celui qui devenait indispensable à la convocation d’une cour plénière dont un tournoi ferait l’ornement. Ces exercices, à la fois militaires et chevaleresques, n’étaient point encore dans ce siècle très connus sous ce nom ; on ne les désignait que par celui de joutes. Leur origine était fort ancienne.