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ADÉLAÏDE DE BRUNSWICK


ce qui peut s’offrir sur cette route. Pareil sort pour celui qui suivra la route B, et ainsi de suite.

— D’où il résulte qu’on peut maîtriser tous les événements ? interrompit Mersbourg.

— Assurément, répondit le prince, car on est maître de tout ce qu’on prévoit. Toutes les études de l’avenir seront chimériques tant qu’il vous plaira, poursuivit Frédéric, mais étudiez bien les chances du passé et vous aurez celles de l’avenir. À chaque page de l’histoire, ou sainte ou profane, vous trouverez de semblables choses : l’ombre de Samuel et la Sibylle de Cumes n’ont-elles pas inspiré de la confiance ? Pourquoi ne voulez-vous pas en avoir en cet homme ?

— Mais à quoi voulez-vous que nous croyions dit le comte, puisque ni vous ni moi n’avons pu rien comprendre ?

— C’est à nous de le deviner. Au surplus, mon ami, continua le prince, je t’avoue que ce qui m’a frappé davantage c’est cette tour au-dessus de laquelle nous avons lu : Elle est là. Ah ! mon cher comte, c’est d’Adélaïde qu’il a voulu parler ; elle n’est sans doute sortie d’une prison que pour rentrer dans une autre. Hâtons-nous de la chercher et que la Saxe ne nous revoie pas sans l’y ramener.

— Mais quelle route prendre ? dit Mersbourg. Comment savoir le chemin qu’elle a pris ? D’ail-