d’un pontife, assurait la paix dans ses États. Voilà
donc la religion en opposition avec la politique,
et, partant, la politique ne s’accordant ni avec
les mœurs ni avec la religion, dans combien de
siècles et sous combien de règnes ne trouverions-nous
pas de semblables exemples ! Mais cette
opposition presque perpétuelle entre la politique,
les mœurs et la religion, en laissant aux seuls
princes un tort qu’exige la tranquillité de leurs
peuples, n’empêche pas ceux-ci de devoir toujours
respecter trois freins essentiellement nécessaires
à leur bonheur.
— Savez-vous ce qui convient à ceux de l’Allemagne ? dit le commandant. Un prince courageux et sage, dont la fortune fixe la réputation, dont le génie soutienne la valeur ; qui, souverain d’un État différent, vienne, pour la prospérité du sien, détruire toutes ces petites autorités dont les perpétuelles dissensions troublent et déchirent les nôtres ; qui, les sortant ensuite de leurs ruines, les fassent devenir, sous protection, à la fois la terreur et l’espoir des nations. Ô prince aussi désiré que nécessaire, en t’illustrant toi-même, viens rendre promptement au burin de l’Histoire ces peuples que corrompt l’anarchie et qui n’attendent que ton bras pour vaincre ; hâte-toi de leur montrer sur ton front radieux