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NOTES SUR M. DE SADE


que festins, bals, concerts, représentations scéniques, auxquels étaient invités un grand nombre d’étrangers, quelques hommes de lettres et beaucoup de célébrités théâtrales prises surtout parmi les acteurs et actrices des théâtres du boulevard. Le héros du bal était surtout le fameux Trénitz, illustration chorégraphique de l’époque, qu’on affublait de beaux habits qu’il n’était pas toujours facile de lui faire quitter sans résistance et même sans lutte.

De Sade était l’organisateur de ces fêtes et spectacles. Aussi n’est-il pas surprenant qu’au nombre des griefs imputés à l’administration de la maison de Charenton figurât la liaison du directeur et de de Sade. Ce qui se passait à la maison de Charenton était loin d’être d’accord avec l’appareil de discrétion qui doit entourer un établissement de cette sorte, et, à la Restauration qui suivit de près le mémoire ci-dessus mentionné, M. de Coulmiers fut révoqué de ses fonctions.

Pour de Sade, il redevint pensionnaire aussi obscur dans la maison qu’il l’était à la fin de 1814, quand j’eus l’occasion de le voir.

De Sade avait adopté quant aux livres que, disait-il, on lui imputait, un système de dénégation absolu. Cependant, affirmait-on, il résulta de plusieurs investigations faites par la police la découverte d’écrits ejusdem farinae que ceux dont il prétendait avoir été calomnieusement accusé d’être l’auteur.