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ISABELLE DE BAVIÈRE


mais nous voulons tous deux le perdre, parce que tous deux redoutons son crédit. C’est nous qui l’avons fait sauver ; c’est nous qui avons dicté l’arrêt qui le perd. »

Et le favori ayant, prétend-il, frémi de ces paroles, se retira sans dire un seul mot.

Cependant, la santé du roi fit prendre des précautions. Sa majesté tint un lit de justice pour aviser aux moyens de prévenir tous les désordres qui pourraient survenir si le trône venait à vaquer.

La majorité des fils de France, d’après l’Édit de Charles V, fut décidément fixée à quatorze ans, et la tutelle du jeune dauphin confiée à la reine, aux ducs de Berri, de Bourgogne, de Bourbon et à Louis de Bavière, frère de la reine. On assigna pour cette tutelle les revenus du duché de Normandie, de la ville et vicomté de Paris, des bailliages de Senlis et de Melun. Cette tutelle était assistée d’un conseil composé de trois prélats, de six nobles et de trois clercs. L’une des clauses était que si la reine contractait un nouveau mariage après la mort du roi, elle était de ce moment déchue de la tutelle.

Isabelle se garda bien de témoigner à d’autres qu’à Bois-Bourdon le chagrin que lui donnaient toutes ces chaînes. Et comment, en effet, de telles entraves auraient-elles pu plaire à celle qui n’as-