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ISABELLE DE BAVIÈRE


prévenu se présente à la porte indiquée conduisant huit cents hommes d’armes ; Le Clerc qui écoute avec cette inquiétude naturelle à celui qui attend le triomphe ou la mort, n’entend pas plus tôt ces guerriers s’avançant en silence, qu’il leur crie : Vive Bourgogne ! Ceux-ci répondent, les portes s’ouvrent, les clefs se jettent par-dessus les murs pour que les troupes qui suivent puissent pénétrer par le même endroit, et voilà dans Paris, non des vengeurs, comme l’avait cru Le Clerc et ses amis, mais de féconds bourreaux qui n’étaient différents des premiers que par la manière dont ils allaient répandre le sang de leurs victimes et le mêler à celui qui fumait, pour ainsi dire, encore dans les rues qu’ils traversaient en triomphateurs.

On se porta d’abord au Châtelet : là, ceux que Le Clerc avait électrisés se trouvèrent au nombre de plus de cinq cents.

On n’entend bientôt plus dans les rues que les cris de Vive Bourgogne ! Vive la paix ! la troupe augmente. À mesure qu’elle s’accroît, l’Isle-Adam la divise, afin de se rendre ainsi maître de tous les quartiers de la ville. Ici le désordre commence ; toutes les portes des gens en place sont enfoncées ; on arrache de leurs logis ces fonctionnaires effrayés, on les précipite dans les plus obscures prisons. L’Isle-Adam, chargé de l’hôtel Saint-Paul, s’y porte