prévenu se présente à la porte indiquée conduisant
huit cents hommes d’armes ; Le Clerc qui écoute
avec cette inquiétude naturelle à celui qui attend
le triomphe ou la mort, n’entend pas plus tôt ces
guerriers s’avançant en silence, qu’il leur crie :
Vive Bourgogne ! Ceux-ci répondent, les portes
s’ouvrent, les clefs se jettent par-dessus les murs
pour que les troupes qui suivent puissent pénétrer
par le même endroit, et voilà dans Paris, non des
vengeurs, comme l’avait cru Le Clerc et ses amis,
mais de féconds bourreaux qui n’étaient différents
des premiers que par la manière dont ils allaient
répandre le sang de leurs victimes et le mêler à
celui qui fumait, pour ainsi dire, encore dans les
rues qu’ils traversaient en triomphateurs.
On se porta d’abord au Châtelet : là, ceux que Le Clerc avait électrisés se trouvèrent au nombre de plus de cinq cents.
On n’entend bientôt plus dans les rues que les cris de Vive Bourgogne ! Vive la paix ! la troupe augmente. À mesure qu’elle s’accroît, l’Isle-Adam la divise, afin de se rendre ainsi maître de tous les quartiers de la ville. Ici le désordre commence ; toutes les portes des gens en place sont enfoncées ; on arrache de leurs logis ces fonctionnaires effrayés, on les précipite dans les plus obscures prisons. L’Isle-Adam, chargé de l’hôtel Saint-Paul, s’y porte