Page:Sade - Historiettes contes et fabliaux, 1926.djvu/130

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
112
HISTORIETTES, CONTES ET FABLIAUX


à ouvrir les portes. — Un moment, un moment, dit Augustine, en empêchant d’ouvrir… vous allez publier notre aventure à toute la terre, je parie. — Peut-être m’en amuserai-je. — Que m’importe au reste, je suis Dieu merci au-dessus des propos, sortez, monsieur, sortez et dites tout ce qu’il vous plaira… et l’arrêtant encore une fois… savez-vous, dit-elle en souriant, que cette histoire est très extraordinaire… nous nous trompions tous deux. — Ah ! l’erreur est bien plus cruelle, dit Franville, à des gens de mon goût qu’aux personnes du vôtre… et ce vide nous donne des répugnances… — Par ma foi, mon cher, croyez que ce que vous nous offrez nous déplaît pour le moins autant, allez, les dégoûts sont égaux, mais l’aventure est fort plaisante, on ne peut s’empêcher d’en convenir… Retournerez-vous dans le bal ? — Je ne sais. — Pour moi je n’y rentre plus, dit Augustine… vous m’avez fait éprouver des choses… du désagrément… je vais me coucher. — À la bonne heure. — Mais voyez s’il sera seulement assez honnête pour me donner le bras jusque chez moi, je demeure à deux pas, je n’ai pas mon carrosse, il va me laisser là. — Non, je vous accompagnerai volontiers, dit Franville, nos goûts ne nous empêchent pas d’être polis… voulez-vous