d’hui, elles ne m’en deviendront que plus
sacrées. Voilà ma main, monsieur, je vous crois
homme d’honneur, et fait pour prétendre à moi.
Si j’ai pu mériter de perdre un instant votre
estime, à force de soins et de tendresse peut-être
réparerai-je mes torts, et je vous forcerai de
reconnaître que ceux de l’imagination ne dégradent
pas toujours une âme bien née.
Franville, au comble de ses vœux, inondant des larmes de sa joie les belles mains qu’il tient embrassées, se relève et se précipitant dans les bras qu’on lui ouvre : Ô jour le plus fortuné de ma vie, s’écrie-t-il, est-il rien de comparable à mon triomphe, je ramène au sein des vertus le cœur où je vais régner pour toujours. Franville embrasse mille et mille fois le divin objet de son amour et s’en sépare ; il fait savoir le lendemain son bonheur à tous ses amis ; Mlle de Villeblanche était un trop bon parti pour que ses parents la lui refusassent, il l’épouse dans la même semaine. La tendresse, la confiance, la retenue la plus exacte, la modestie la plus sévère ont couronné son hymen, et en se rendant le plus heureux des hommes, il a été assez adroit pour faire de la plus libertine des filles, la plus sage et la plus vertueuse des femmes.