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HISTORIETTES, CONTES ET FABLIAUX


point de saison… on lui jure qu’on n’a nullement plaisanté, qu’un coup de vent a fait éloigner le bateau, on le chauffe dans la cabane du batelier, on le change, on le caresse, sa petite femme fait tout pour lui faire oublier son petit accident, et Fontanis amoureux et faible se met bientôt à rire avec tout le monde du spectacle qu’il vient de donner.

On arrive enfin chez le gentilhomme, on y est reçu à ravir, le plus grand goûter se sert ; on a soin de faire avaler au président une crème aux pistaches qu’il n’a pas plus tôt dans les entrailles qu’il est obligé de s’informer sur-le-champ du cabinet secret, on lui en ouvre un très obscur ; horriblement pressé, il s’asseoit et se soulage avec empressement, mais l’opération faite, le président ne peut plus se relever. — Et qu’est encore ceci, s’écrie-t-il en jouant du rein… Mais il a beau faire, à moins que d’y laisser la pièce, il est impossible de s’en tirer : cependant son absence fait une sorte de sensation, on s’informe où il petit être, et ses cris qu’on entend attirent enfin toute la compagnie en face du cabinet fatal. — Que diable faites-vous donc là si longtemps, mon ami, lui dit d’Olincourt, êtes-vous donc affligé de quelque colique ? — Eh ventrebleu, dit le pauvre diable en redoublant de soins pour se