qu’il y a d’aller faire société avec de telles gens ?
Une bonne procédure suivie d’un décret vaudrait
beaucoup mieux que tout cela. — Bon, nous y
voilà, des procédures, des décrets… que m’excommuniez-vous
aussi comme les prêtres ?
Armes atroces de la tyrannie et de la stupidité !
quand tous ces cafards enjuponnés, tous ces
cuistres en jaquette, tous ces suppôts de Thémis
et de Marie cesseront-ils donc de croire que leur
bavardage insolent et leur imbécile papier
puissent être de quelque effet dans le monde ?
Apprends, frère, que ce n’est pas avec des chiffons
pareils qu’on en impose à des coquins aussi
déterminés, mais avec des sabres, de la poudre
et des balles ; résous-toi donc à mourir de faim
ou au courage de les combattre ainsi. — Monsieur
le marquis, vous raisonnez de cela en
colonel de dragons, permettez-moi de voir les
choses en homme de robe dont la personne
sacrée et intéressante à l’État, ne s’expose
jamais aussi légèrement. — Ta personne intéressante
à l’État, président, il y avait longtemps
que je n’avais ri, mais je vois bien que tu as
envie d’obtenir de moi cette convulsion ; et par
où diable t’es-tu figuré, je te prie, qu’un homme
communément d’une naissance obscure, qu’un
individu toujours révolté contre tout le bien que
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LE PRÉSIDENT MYSTIFIÉ
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