ces sortes de vengeance et nous voulons comme
les médecins tuer indifféremment qui bon nous
semble, sans que le défunt ait jamais rien à nous
dire. — Un moment, frère, un moment, dit
d’Olincourt en arrêtant le président tout prêt à
se sauver, achevons d’entendre les éclaircissements
de cet homme ; puis s’adressant au
fermier : Est-ce là tout, maître Pierre, n’avez-vous
nulles autres particularités à nous dire de
cet événement singulier, et est-ce généralement
à tous les gens de robe que ce lutin en veut ? —
Non pas, monsieur, répondit Pierre, il laissa
l’autre jour un écrit sur une table dans lequel il
disait, qu’il n’en voulait qu’aux prévaricateurs ;
tout juge intègre ne risque rien avec lui, mais il
n’épargnera pas ceux qui seulement guidés par
le despotisme, par la bêtise ou la vengeance,
auront sacrifié leurs semblables à la sordidité de
leurs passions. — Eh bien, vous voyez qu’il faut
que je me retire, dit le président consterné, il
n’y a pas la plus petite sûreté pour moi dans cette
maison. — Ah ! scélérat, dit le marquis, voilà
donc tes crimes qui commencent à te faire
frémir… Hein, des flétrissures, des exils de dix
ans pour une partie de filles, d’infâmes connivences
avec des familles, de l’argent reçu pour
ruiner un gentilhomme, et tant d’autres mal-
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HISTORIETTES, CONTES ET FABLIAUX