dédommager avec elle. Au reste la société du
château se trouvait augmentée de trois personnages
dont il est essentiel de rendre compte. M. et
Mme de Totteville, gens à leur aise des environs,
venaient d’y amener mademoiselle Lucile de Totteville,
leur fille, petite brune éveillée d’environ
dix-huit ans et qui ne le cédait en rien aux
attraits langoureux de Mlle de Téroze ; afin de ne
pas faire languir plus longtemps le lecteur, nous
lui apprendrons tout de suite ce qu’étaient ces
trois nouveaux personnages qu’on avait trouvé
à propos d’introduire sur la scène pour en reculer
le dénouement ou pour l’amener plus sûrement
aux fins proposées. Totteville était un de
ces chevaliers de St-Louis ruinés qui traînant
leur ordre dans la boue pour quelques dîners ou
pour quelques écus, acceptent indifféremment
tous les rôles qu’on a dessein de leur faire
jouer ; sa femme supposée était une vieille aventurière
dans un autre genre, qui ne se trouvant
plus d’âge à trafiquer de ses attraits, se dédommage
en commerçant de ceux des autres ; pour
la belle princesse qui passait pour leur appartenir,
tenant à une telle famille, on imagine
aisément de quelle classe elle sortait : écolière de
Paphos dès son enfance, elle avait déjà ruiné
trois ou quatre fermiers généraux, et c’était en
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HISTORIETTES, CONTES ET FABLIAUX