Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 1, 1797.djvu/174

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passait le reste du tems à Paris ; mais, pendant cette campagne de trois mois, elle exigeait que son fils ne la quittât point. Quel supplice pour un homme abhorrant sa mère, et regardant comme perdus tous les momens qu’il passait éloigné d’une ville où se trouvait pour lui le centre des plaisirs !

Bressac ordonne à Justine de raconter à sa mère les choses dont elle lui avait fait part ; et dès qu’elle a fini ; votre candeur et votre naïveté, lui dit cette femme respectable, ne me permettent pas de douter que vous ne soyez vraie ; je ne prendrai d’autres informations sur vous, que celle de savoir si vous êtes vraiment la fille de l’homme que vous m’indiquez ; si cela est, j’ai connu votre père, et ce sera pour moi une raison de plus de m’intéresser à vous. Quant à l’affaire de la Delmonse, je me charge de l’arranger, en deux visites, chez le chancelier, mon ami depuis des siècles ; cette créature, d’ailleurs, est une femme perdue de débauches et de réputation, et que je ferais enfermer si je voulais. Mais, réfléchissez bien, Justine, ajouta madame de Bressac, que ce que je vous promets ici, n’est qu’au prix d’une conduite intacte ; ainsi, vous voyez que les effets de la reconnaissance que j’exige, tour-