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ses secousses fait tomber quelque chose, elle y porte la main, c’est la clef, elle la ramasse, elle se hâte d’ouvrir, elle embrasse son amie, la presse de fuir, lui répond de suivre ses pas. Un moment Rosalie veut faire voir à Justine l’horreur du cachot qu’elle habite, le cadavre dont il est tapissé. Ce malheureux retard fait perdre tout le succès de l’entreprise. Le tems se perd. Rosalie, qui s’en apperçoit, s’élance à la fin. Juste ciel ! il était encore dit que la vertu devait succomber, et que les sentimens de la plus juste et de la plus tendre commisération allaient être durement punis. Rodin et Rombeau, éclairés par la gouvernante, tous trois dans un désordre suffisant à prouver le genre des actions où ils viennent de se livrer, paraissent tout-à-coup. Rodin saisit sa fille au moment où elle franchit le seuil de la porte, au-delà duquel elle n’avait plus que quelques pas à faire pour se trouver libre.

Où vas-tu ? s’écrie ce père furieux en arrêtant Rosalie, pendant que Rombeau s’empare de Justine. Ah, ah ! continue-t-il en regardant celle-ci, c’est cette putain qui favorise ta fuite… Scélérate, ajoute-t-il en sacrant, voilà donc l’effet de vos grands prin-