Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 10, 1797.djvu/101

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Le libertin reparaît, et c’est mon cul bien exposé, qu’il apperçoit pour premier objet : sa surprise fut telle, qu’en se reculant de frayeur, peu s’en fallût qu’il ne se précipitât dans le caveau ; il y était sans mon amie, qui, le retenant par le bras, lui causa un nouveau mouvement de terreur, qui produisit en lui les plus plaisantes convulsions. Cordelli, lui dit la Durand, ne t’effraye pas, tu es ici avec tes amies, reconnais dans moi celle qui ta vendu le poison dont tu t’es servi, et dans cette belle fille, une camarade prête à te donner des voluptés de tous les genres, pourvu qu’elles ne ressemblent pas à celles que tu viens de te procurer devant nous. Vous m’avez étrangement surpris, dit le négociant. — Eh bien ! remets-toi, mon ami, nous t’avons vu, nous t’avons admiré. Vois ce beau cul, il est à tes ordres ; pour cinq cent sequins je te le livre… et songe que cette superbe créature n’est pas une femme ordinaire… Il est beau, dit Cordelli en le maniant ; mais je ne bande plus… Vous avez vu la décharge que je viens de faire : cette perte se répare, dit Durand ; va, sois certain de rebander bientôt. J’ai dans ma poche une liqueur, dont l’effet