Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 4, 1797.djvu/55

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je vous en prie. — Oh ! parbleu, dit Bressac, où sera-t-elle mieux pour se familiariser avec le meurtre, que dans une maison où l’on tue tous les jours. Eh bien ! moi, poursuivit Bressac, je demande le pot-de-vin du marché. Quel est-il ? — Je vous prie, mon oncle, de me céder Victor votre fils ; j’aime à la folie ce jeune homme ; confiez-le-moi pour deux ou trois ans, jusqu’à ce que j’aye pu perfectionner son éducation. — Il ne saurait être en de meilleures mains, dit Verneuil : qu’il te ressemble, mon ami ; c’est le plus heureux des souhaits que je puisse lui faire. Corriges principalement ses faiblesses ; inities-le dans nos principes ; automatises son ame, et fais-lui détester les femmes. — Il ne pourrait être mieux placé pour toutes ces choses, dit Justine ; le malheureux enfant ! quel dommage ! combien je le plains ! et… — Je suis bien loin d’en dire autant l’interrompit vivement Dorothée ; M. de Bressac est peut-être le meilleur instituteur que je connaisse ; je voudrais avoir dix enfans, je les lui confierais tous à la minute.

En vérité, mes amis, dit Gernande, je suis fort aise de vous voir aussi bien arrangés ; il me paraît que dans tout ceci, je suis le seul qui soit oublié. — Non, dit Verneuil ; je vou-