Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 5, 1797.djvu/242

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deviendront la proie des vers… Oh, double dieu, que de plaisirs ! et sur un geste, les deux sbirres qu’il avait à ses ordres s’emparèrent aussitôt de Fatime, pendant que je continuais de le branler ; en une minute, les deux scélérats l’accrochent ; mais tout était disposé de façon, que la victime retombant aussitôt sur un matelas à terre, ne restait pas pendue l’intervalle d’une seconde ; on vint me prendre ; je frémissais ; la peur empêche de voir ; je n’avais apperçu du supplice de Fatime, que ce qui devait effrayer ; le reste m’était échappé ; et ce ne fut qu’après ma propre expérience, que je reconnus le peu de risques que l’on courait à subir cette singulière fantaisie ; je me rejetai donc, toute effrayée, dans les bras de Dorval, quand on vint me saisir ; cette résistance l’enflamma ; il me mordit au flanc d’une telle force, que ses dents y restèrent plus de deux mois empreintes. Cependant on m’entraîne, et me voilà bientôt dans la même situation que Fatime. Dorval s’approche, dès que je suis à terre… Oh, sacré nom d’un Dieu ! s’écrie-t-il, est-ce que les garces ne sont pas mortes ? pardonnez-moi, monsieur, répond un de ses gens, c’est fait, elles ne respirent