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tituées ; les Lidiennes, au contraire, n’étaient estimées, qu’en raison de la multiplicité de leurs amans. Le fruit de leur prostitution était leur, unique dot.

Les Chypriennes, pour s’enrichir, allaient se vendre publiquement à tous les étrangers débarqués dans leur île.

La dépravation des mœurs est nécessaire dans un état ; les Romains le sentirent, en établissant dans toute l’étendue de la république, des bordels de filles et de garçons, et des théâtres, dont les filles dansaient toutes nues.

Les Babyloniennes se prostituaient une fois l’an, au temple de Vénus ; les Arméniennes étaient obligées de consacrer leur virginité aux prêtres du Tanaïs, qui les enculaient primitivement, et ne leur accordaient la faveur de la défloration, qu’autant qu’elles avaient courageusement soutenu les premières attaques : une défense, une larme, un mouvement, un cri, venait-il à leur échapper, elles étaient privées de l’honneur des secondes, et ne trouvaient plus à se marier.

Les Canariens de Goa font souffrir à leur fille un bien autre supplice ; ils les prostituent à une idole, fournie d’un membre de