Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 6, 1797.djvu/105

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

distinguait dans l’homme une substance aérienne, qu’il nommait ame, et qu’il différenciait de la substance matérielle que nous nommons corps. Pour moi, qui n’admets point cette définition frivole, et qui ne voit dans l’homme qu’une espèce de plante absolument matérielle, je dirai seulement que la douleur est une suite du peu de rapport des objets étrangers avec les mollécules organiques qui nous composent ; en-sorte qu’au lieu que les atômes émanés de ces objets étrangers s’acrochent avec ceux de notre fluide nerval, comme ils le font dans la commotion du plaisir, ils leur présentent ici des angles, les piquent, les repoussent, et ne s’enchaînent jamais ; cependant, quoique leurs effets soient repoussans, ce sont toujours des effets, et que ce soit le plaisir ou la douleur qui s’offre à nous, voile toujours une commotion certaine sur le fluide nerval ; or, qui empêche que cette commotion de la douleur, infiniment, plus vive et plus active que l’autre, ne parvienne à exciter dans ce fluide le même embrâsement qui s’y propage par l’acrochement des atômes émanés des objets du plaisir ; et remué pour être remué, qui empêche qu’a-