Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 6, 1797.djvu/106

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vec de l’habitude je ne m’acoutume à me trouver aussi bien, de l’être par les atômes qui repoussent, que par ceux qui acrochent ; blâsé sur les effets de ceux qui ne produisent qu’une sensation simple, pourquoi ne m’acoutumerais-je pas à recevoir de même le plaisir par ceux dont la sensation est poignante ; l’un et l’autre coups se reçoivent au même endroit ; la seule différence qu’il y ait, c’est que l’un est violent, l’autre doux ; mais sur les gens blâsés, le premier ne vaut-il pas infiniment mieux que l’autre ? Ne voit-on pas tous les jours des gens qui ont accoutumés leur palais à une irritation qui leur plaît, à côté d’autres gens qui ne pourraient soutenir un instant cette irritation. N’est-il pas vrai maintenant, (une fois mon hipothèse admise) que l’usage de l’homme, dans ses plaisirs, est de chercher à émouvoir les objets qui servent à sa jouissance, de la même manière dont lui-même est ému, et que ces procédés sont ce qu’on appelle, dans la métaphisique de la jouissance, des effets de sa délicatesse. Que peut-il donc y avoir de singulier à ce qu’un homme, doué d’organes, tels que nous venons de les peindre, par les mêmes procédés de son