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d’or le nom de Titus dans les annales de la bienfaisance. C’est pour être trop sensibles que nous nous livrons aux vertus, c’est pour l’être trop que nous chérissons les forfaits ; l’individu privé de sensibilité, est une masse brute, également incapable du bien comme du mal, et qui n’a de l’homme que la figure. Cette sensibilité purement physique, dépend de la conformité de nos organes, de la délicatesse de nos sens, et plus que tout de la nature du fluide nerval, dans lequel je place généralement toutes les affections de l’homme. L’éducation, et après elle, l’habitude, exercent en tel ou tel sens cette portion de sensibilité reçue des mains de la nature ; et l’égoïsme… le soin de notre vie vient ensuite aider à l’éducation, et à l’habitude à se déterminer pour tel ou tel choix. Mais comme l’éducation nous trompe presque toujours, dès qu’elle est finie, l’inflamation causée dans le fluide électrique par le rapport des objets extérieurs, opération dont nous nommons l’effet, les passions, vient décider l’habitude au bien ou au mal. Si cette inflamation est médiocre en raison de l’épaisseur des organes qui s’oppose à une action pressée de l’objet extérieur sur le