Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 6, 1797.djvu/132

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tement les particules électriques du fluide nerval de ses nerfs, et qui coûteront peut-être la vie à quelques êtres obscurs ; qu’importe, l’effervescence de sa passion n’ayant point altéré les facultés de son jugement, il aura procédé à tout avec un tel mystère… avec un tel art, que le flambeau de Thémis n’en pourra jamais pénétrer les détours ; il aura donc été heureux sans rien risquer ; n’est-ce pas là tout ce qu’il faut ? Ce n’est pas le mal qui est dangereux, c’est l’éclat ; et le plus odieux de tous les crimes, bien caché, a infiniment moins d’inconvéniens que la plus légère faiblesse dévoilée. Jettez les yeux maintenant sur l’autre cas ; doué de l’exercice entier de ses facultés sensitives, l’élève que nous supposons voit un objet qui lui convient, les parens le lui refusent ; accoutumé à donner à sa sensibilité toute l’extension possible, il tuera, il empoisonnera, tout ce qui, entourant cet objet, pourra gêner ses vues, et il sera roué ; ce sont, comme on voit, dans les deux cas, toujours les choses au pis que je suppose : je n’offre qu’un exemple des dangers de l’une et l’autre situation, et laisse à l’esprit la combinaison des autres données. Si, lors-