Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 6, 1797.djvu/194

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viens entrouvrir le plus secret, viens m’enculer, Delcour, viens, qu’il n’y ait pas une seule jouissance que nous n’ayons goûtée… pas une horreur que nous n’ayons commise. Ah ? Sacredieu, dit Delcour transporté… je n’osais vous le proposer, madame ; mais voyez comme vos désirs enflâmment les miens ; et en effet, mon fouteur me fait voir un vit plus ferme et plus allongé que je ne l’avais encore apperçu… Aimable libertin, lui dis-je, tu aimes donc le cul ? — Ah ! madame, est-il au monde de plus délicieuse jouissance ? Je le vois bien, mon cher, répondis-je ; quand on s’accoutume à braver sur un point les loix de la nature, on ne jouit plus véritablement, qu’en les transgressant toutes les unes après les autres… et Delcour, en possession de l’autel que je lui abandonnais en entier, le couvrit, quoique tout sanglant, des plus délicieuses caresses. Le fretillement de sa langue au trou m’enflamma. La coquine, à laquelle je m’étais livrée, m’en faisait autant au clitoris ; je n’y tins plus : j’étais épuisée, mais nullement tranquille et ne me souciant plus de Delcour ; autant je l’avais désiré, autant il me fesait horreur. Voilà l’effet des désirs irréguliers,