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à ma lubricité, je voudrais prolonger ses maux au-delà de l’immensité des siècles. J’ai consulté sur cela un célèbre libertin, avec lequel j’étais fort lié jadis, et qui avait les mêmes goûts que moi. Cet homme rempli de connaissance, grand alchimiste, très-versé dans l’astrologie, m’a toujours assuré que rien n’était plus vrai que ces peines et ces récompenses à venir ; et que pour empêcher la victime de participer aux joies célestes, il fallait, avec du sang tiré près de son cœur, lui faire signer qu’elle donnait son ame au diable : lui enfoncer ensuite ce billet dans le trou du cul avec le vit, et lui imposer pendant ce tems, la plus forte douleur qu’il soit en notre pouvoir de lui faire endurer. Jamais avec ce moyen, m’assura mon ami, l’individu que vous détruisez n’entrera dans le ciel. Ses souffrances de la même nature que celle que vous lui aurez fait endurer, en lui enfonçant le billet, seront éternelles ; et l’on jouira du plaisir délicieux de les avoir prolongées au-delà même des bornes de l’éternité, si l’éternité pouvait en avoir. »

Et voilà donc ce que tu fais avec tes