Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 6, 1797.djvu/342

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ou être jeté à la voirie, et brûlé avec les cadavres des animaux que l’on déposait en ce lieu. Mais le mot éternel, dont Jésus se sert souvent en parlant de ce feu, ne ramène-t-il pas à l’opinion de ceux qui croyent que les flammes de l’enfer, n’auront point de fin ? Non sans doute. Ce mot éternel, souvent employé dans l’écriture, ne nous a néanmoins jamais donné l’idée que des choses finies. Dieu avait fait avec son peuple une alliance éternelle ; et cependant cette alliance a cessé. Les villes de Sodome et de Gomorhe devaient brûler éternellement ; et cependant il y a bien long-tems que cet incendie a cessé[1]. D’ailleurs, il est de notoriété publique, que le feu qui existait dans la vallée de la Géhenne, près, de Jérusalem, brûlait nuit et jour. Nous savons aussi que l’écriture se sert souvent d’hi-

  1. Le lac Asphalite existe actuellement sur l’emplacement de Sodôme et de Gomorhe ; donc l’incendie n’existe plus ; les flammes qui s’apperçoivent quelquefois en ce lieu y proviennent des volcans dont il est environné ; c’est ainsi que l’Etna et le Vésuve brûlent toujours ; jamais les villes dont il s’agit, ne brûlèrent d’une autre façon.