Page:Sade - La nouvelle Justine, ou les malheurs de la vertu, suivie de L'histoire de Juliette, sa soeur, tome 6, 1797.djvu/85

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En ta qualité d’amie du ministre, tu inviteras ce vieillard à venir dîner chez toi ; ton billet lui fera comprendre que c’est à dessein de tout concilier, et qu’approuvant toi-même les raisons qu’il donne pour la retraite de son fils, tu veux en causer avec lui. Le vieux St.-Fond viendra, on l’emportera malade de chez toi, son fils se charge du reste. Voici la somme convenue pour l’exécution du crime qu’il attend ; un bon de cent mille écus sur le trésor ; es-tu contente, Juliette ? Saint Fond, m’en donne autant pour une fête, dis-je, en rendant le papier, dites-lui que je le servirai pour rien. En voilà un second de même somme, dit Noirceuil, j’étais chargé de répondre à l’objection, elle ne déplait point à ton amant ; je veux qu’elle soit payée, et payée comme elle le desire, me dit-il tous les jours ; tant qu’elle me montrera de l’intérêt, et que je satisferai cet intérêt, je serai sûr de la conserver. Saint-Fond doit me connaître, répondis-je, j’aime l’argent, je ne m’en cache point ; mais je ne lui demanderai jamais plus qu’il ne sera nécessaire. Ces six cents mille francs sont pour l’exécution du projet, j’en demande autant le jour qu’ex-