Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/117

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a été violente plus l’objet se dépare quand cette irritation ne le soutient plus. Tout comme nous sommes plus ou moins fatigués en raison de plus ou moins d’exercices que nous avons pris et ce dégoût que nous éprouvons alors n’est que le sentiment d’une âme rassasiée à qui le bonheur déplaît parce qu’il vient de le fatiguer.“ — „Mais de ce dégoût pourtant,“ dit Durcet, „naît souvent un projet de vengeance, dont on a vu des suites funestes.“ — „Alors c’est autre chose,“ dit Curval, „et comme la suite de la narration nous offrira peut-être des exemples de ce que vous dites là ne pressons pas les dissertations que ces faits produiront naturellement.“ — „Le président dit la vérité,“ dit Durcet, „à la veille de t’égarer toi-même, je crois qu’à l’instant présent tu aimes mieux à te préparer à sentir comme on jouit, qu’à disserter comme on se dégoûte.“ — „Point du tout — pas un mot,“ dit Curval, „je suis du plus grand sang-froid — il est bien certain,“ continuait-il en baisant Adonis sur la bouche, „que cet enfant est charmant — mais on ne peut pas le foutre, je ne connais rien pis que vos lois, il faut se réduire à des choses — à des choses — “ „Allons, allons, continue Duclos, car je sens que je ferais des sottises, et je veux que mon illusion de soutenir au moins jusqu’à ce que j’aille me coucher.“ Le président qui voyait que son engin commençait à se mutiner, renvoya les deux enfants à leurs places et se recouchait près de Constance qui sans doute toute jolie qu’elle était ne réchauffait pas autant, il repressa une seconde fois Duclos de continuer, qui obéit promptement à ces termes : „Je rejoignis ma petite camarade. L’opération de Louis était faite et assez médiocrement contentes