Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/186

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comme on va le voir, la suite de ses lubriques histoires :[26] „Il y avait chez md. Guérin une fille d’assez 30 ans, blonde, un peu replète, mais singulièrement blanche et fraîche, on la nommait Aurore, elle avait la bouche charmante, les dents belles et la langue voluptueuse, mais qui le croirait ? Soit défaut d’éducation, soit faiblesse d’estomac, cette bouche adorable avait le défaut de laisser échapper à tout instant une quantité prodigieuse de vents, et quand elle avait beaucoup mangé surtout, il y en avait quelques fois pour une heure à ne cesser de faire des rots qui eussent fait tourner un moulin, on a raison de le dire, il n’y a pas de défaut, qui ne trouve un sectateur, cette belle fille, en raison même de celui-ci, en avait un des plus ardents, c’était un sage et sérieux docteur de Sorbonne, qui, las de prouver en pure perte l’existence de Dieu dans l’école, venait quelquefois se convaincre au bordel de celle de la créature ; il prévenait, et ce jour-là, Aurore, mangeait comme une crevée. Curieuse de ce dévot tête-à-tête je vole au trou, et mes amants réunis après quelques caresses préliminaires toutes dirigées vers la bouche, je vois notre rhéteur poser délicatement sa chère compagne sur une chaise, s’asseoir vis-à-vis d’elle et lui remettant ses reliques entre les mains dans l’état le plus déplorable : „Agissez,“ lui dit-il, „ma belle petite, agissez ; vous connaissez les moyens de me sortir de cet état de langueur, prenez-là vite, je vous conjure, car je me sens pressé de jouir !“ — Aurore d’une main reçoit l’outil mollasse du docteure, de l’autre elle lui saisit la tête, colle sa bouche sur la sienne, et la voilà à lui dégorger dans la mâchoire une soixante de rots l’un sur l’autre,