Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/228

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un peu avant dîner à la chapelle dont on avait formé une garderobe, contournée de manière à ce que nos libertins puissent jouir du plaisir, que la satisfaction de ce besoin pouvait leur procurer, et le reste qui avait pu garder le paquet, le perdait dans le cours de la journée de la manière qui plaisait le plus aux amis, et toujours moins, bien sûrement, d’une de celles dont on va entendre les détails, puisque ces détails rempliront toutes les manières de se livrer à ce genre de volupté. — Il y avait encore un autre motif de punition, et le voici. Ce qu’on appelle la cérémonie du bidet ne plaisait pas exactement à nos quatre amis, Curval par exemple ne pouvait pas souffrir que les sujets qui devaient avoir affaire à lui se lavassent, Durcet était de même moyennant quoi l’un et l’autre avertissait les duègnes des sujets avec lesquelles ils prévoyaient de s’amuser le lendemain et l’on défendait à ces sujets, de s’abstenir de toutes ablutions, ou frottements de quelque nature qu’il pût être, et les deux autres qui ne haïssaient point cela quoique cela ne leur fût essentiel comme aux deux premiers, se prêtaient à l’exécution de cette épisode et si après l’avertissement d’être impure, un sujet s’avisait d’être propre, il était à l’instant marqué sur la liste des punitions. Ce fut l’histoire de Colombe et d’Hébé dans cette matinée-là. Elles avaient chié, la veille des orgies, et sachant qu’elles étaient du café le lendemain, Curval qui comptait s’amuser avec toutes les deux, et qui les avait même prévenues qu’il ferait péter avait recommandé qu’on laissait bien la chose dans l’état où elle était, quand les enfants furent se coucher, elles n’en firent rien ; à la visite, Durcet prévenu, fut très surpris de les trouver dans la plus grande