Page:Sade - Les 120 Journées de Sodome, éd. Dühren, 1904.djvu/264

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granges et Brise-cul furent les seuls, qui eurent des permissions de chapelle, et tout le reste avait ordre de se reserver pour le soir, l’événement de la nuit fit la conversation des amis, on railla le président de laisser ainsi sauter les oiseaux de sa cage, le vin de Champagne lui rendit sa gaieté, et on passa au café, Narcisse et Céladon, Zelmire et Sophie le servaient. Cette dernière était bien honteuse, on lui demanda, combien de fois cela était arrivé, elle répondit que ce n’était que la seconde, que madame de Durcet lui donnait de si bons conseils qu’il était en vérité très injuste de les punir toutes les deux, pour cela. Le président l’assura que ce qu’elle appelait „de bons conseils“ en était de très mauvais dans la situation, et que les dévotions qu’elle lui mettait dans la tête ne serviraient qu’à la faire punir tous les jours, qu’elle ne devait avoir où elle se trouvait d’autres maîtres et d’autres dieux que ses trois confrères et lui, et d’autre religion que de les servir et de les obéir aveuglément dans tout. Et tout en sermonnant il la fit mettre à genoux entre ses jambes, et lui ordonna de lui sucer le vit, ce que la pauvre petite malheureuse exécutait tout en tremblant ; le duc toujours partisan de fouteries en cuisses, en défaut de mieux, enfilait Zelmire de cette manière, en se faisant chier dans la main par elle et gobant à mesure qu’il recevait, et tout cela pendant que Durcet fit décharger Céladon dans sa bouche, et que l’évêque faisait chier Narcisse ; on se livra à quelques minutes de méridienne et s’étant arrangés au salon d’histoire, Duclos reprit ainsi le fil de son histoire : „Le galant [61]octogénaire, que me destinait la Fournier, était, mes-